Nouvelles réglementations pour un cacao zéro déforestation
Début 2023, le programme Equité, coordonné par Commerce Équitable France et Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières, a lancé une étude pour évaluer le coût des nouvelles réglementations de traçabilité et de durabilité sur les coopératives de cacao en Côte d’Ivoire. La restitution des résultats organisée le 18 avril a rassemblé près de 80 professionnels du secteur (entreprises, ONG, labels, organisations de producteur·rices, chercheur·ses) et a fait lumière sur les besoins d’accompagnement en termes technique et financier des organisations de producteur·rices pour assurer la conformité de toute la filière. Consultez notre synthèse ! 👇
Avec des obligations de transparence appliquées à une filière caractérisée par son opacité, le respect des législations européenne (RDUE) et ouest-africaine (ARS-1000) vont impliquer de profonds changements dans l’organisation de la filière cacao.
Dans la perspective de mettre en lumière ces mutations généralisées à l’ensemble du secteur, le programme Equité a présenté le jeudi 18 avril les résultats d’une étude menée par l’IDEF et BFConsult sur le coût de la traçabilité pour des coopératives de cacao en Côte d’Ivoire.
Ce travail de recherche met en lumière les pratiques que devront mettre en place les coopératives de cacao en Côte d’Ivoire, leur niveau actuel de conformité ainsi que les coûts associés à ces changements. Les résultats sont clairs : répondre aux exigences de géoréférencement des parcelles, de traçabilité et de légalité de la production implique des investissements de plusieurs dizaines milliers d’euros par an pour les coopératives.
Kobenan Maizan, président de la coopérative CAKF interrogée dans le cadre de l’étude, témoigne :
Notre inquiétude : est-ce que l’on aura les moyens de mettre en place une équipe qualifiée pour répondre aux nouvelles exigences ? […] Ces informations reflètent la réalité, mais cela a déjà commencé à bouger. Il y a certains coûts qui augmentent en ce moment, et qui peuvent donc être plus importants
Surtout, l’étude révèle une corrélation positive entre l’état d’avancement des organisations de producteur.rices et leur certification de commerce équitable. Bénéficier de relations commerciales stables et équitables assure des compétences organisationnelles, des capacités financières et des partenariats qui garantissent un socle solide permettant aux coopératives de progresser sur la traçabilité.
On voit que pour améliorer les pratiques de durabilité, mettre en œuvre une loi n’est pas suffisante si derrière les pratiques pour se mettre en conformité ne sont pas mises en place. Il y a un risque qu’en 2025 un grand nombre d’acteurs ne soit pas en conformité
avertit Julie Stoll, Déléguée Générale de Commerce Équitable France.
Ainsi, les acheteurs ont un rôle important à jouer pour assurer la conformité de leurs fournisseurs : travailler sur des relations commerciales plus équilibrées avec des prix couvrant les coûts de traçabilité et des contrats pluriannuels pour garantir une visibilité économique aux coopératives. Des leviers puissants et incontournables pour soutenir les investissements et les capacités des coopératives de cacao.
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