Le commerce équitable : le jardin (pas si) secret des plantes aromatiques et médicinales
Publié le 19 septembre 2022
L’étude sur le commerce équitable dans les filières PPAM (plantes à parfum, aromatiques et médicinales) commanditée par FranceAgriMer, en lien étroit avec Commerce Équitable France, a fait l’objet d’un webinaire ce 12 septembre. L’occasion de revenir sur ses conclusions et faire le point sur la place du commerce équitable dans ces filières.
Des valeurs partagées entre producteur·rice·s et consommateur·rice·s
Aujourd’hui, à l’échelle des marchés, le commerce équitable est principalement présent dans les tisanes, les plantes et les huiles essentielles, et en développement dans les cosmétiques.
Le secteur des plantes à parfum, aromatiques et médicinales est en pleine expansion en France : depuis les années 2000, les surfaces cultivées ont doublé et on constate une proportion plus importante de surfaces cultivées en agriculture biologique : celle-ci concernait 17 % des surfaces cultivées en PPAM en 2019 contre une moyenne de 9,5 % sur l’ensemble des productions agricoles françaises.
Plusieurs facteurs ont motivé l’engagement des PPAM en commerce équitable : après celui d’entreprises pionnières en recherche de cohérence avec leurs valeurs à partir des années 2000, ce sont notamment les démarches d’achats responsables dans le cadre des politiques RSE des entreprises dans les années 2010, puis l’intérêt des consommateur·rice·s pour une consommation durable et responsable particulièrement depuis 2020, qui ont fait progresser le commerce équitable dans ces filières.
Trois labels de commerce équitable qui sont engagés sur les filières françaises sont actuellement présents dans les filières PPAM : BIOPARTENAIRE, Bio Équitable en France et Fair For Life.
Un dialogue à tous les étages qui consolide les filières
Dans les filières PPAM, des filières complexes et aux nombreux intermédiaires, la garantie d’engagements contractuels et d’espaces de dialogue entre les producteur·rice·s et les acheteurs permise par le commerce équitable se révèle d’autant plus importante. Le commerce équitable permet la mise en place de discussions régulières, transparentes et réciproques entre les producteur·rice·s et leurs acheteurs sur les volumes ainsi que sur les prix rémunérateurs, leur apportant une visibilité à plus long-terme.
Ce dialogue sur la construction d’un prix juste permet non seulement aux producteur·rice·s de vivre de leur métier, mais aussi de développer une production française de haute qualité sociale et environnementale. La sécurité économique apportée par le commerce équitable donne en effet aux producteur·rice·s la capacité de développer leur production, d’investir dans l’amélioration de cette qualité et de répondre à des demandes spécifiques liées aux marchés.
En relation étroite avec l’agriculture biologique, le commerce équitable contribue à viabiliser cette production et donc à pérenniser les effets positifs de ces pratiques agricoles sur l’environnement.
Un avenir équitable prometteur pour les PPAM
Dans un contexte de concurrence de l’importation de produits de PPAM étrangers à bas coût et d’une demande croissante des consommateur·rice·s pour des produits naturels et bio, le commerce équitable bénéficie d’opportunités de développement intéressantes dans les filières PPAM en France.
Le commerce équitable a donc un potentiel important de développement dans le marché des tisanes, plantes aromatiques, huiles essentielles et cosmétiques. Pour optimiser ce potentiel, il est nécessaire de communiquer sur la présence et le rôle du commerce équitable au sein des filières agricoles françaises, ainsi que sur les garanties apportées par les différents labels de commerce équitable à travers des critères économiques, sociaux et environnementaux exigeants.
Accroître la visibilité du commerce équitable et de ses engagements concrétisés par l’intermédiaire des labels auprès des consommateur·rice·s apparaît donc comme un levier central de développement du commerce équitable dans les filières PPAM en France.
Les attentes grandissantes des consommateur·rice·s pourraient aussi pousser les acteurs de l’aval des filières, tels que les distributeurs, à s’engager davantage sur les principes clés du commerce équitable. Un engagement fort des distributeurs finaux permettrait d’aller plus loin et de sécuriser tous les maillons de la filière.
Voir ou revoir le webinaire de FranceAgriMer sur les résultats de l’étude