[Communiqué] 5 propositions adressées aux pouvoirs publics et à la grande distribution
Communiqué de presse – Paris, le 30 novembre 2021
A l’occasion des Assises nationales du commerce équitable, Jeudi 25 novembre, les 300 producteurs, entreprises et partenaires du secteur présents ont appelé l’Etat et les enseignes de la distribution à renforcer leurs efforts pour accompagner le développement des filières de commerce équitable et rendre les produits plus accessibles aux consommateurs.
En 2021, le commerce équitable continue sa croissance (+ 9 %), preuve de la capacité des entreprises françaises du secteur à allier rentabilité et garanties sociales et environnementales. Néanmoins, la concurrence est rude face aux entreprises pour qui produire à moindre coût représente encore un avantage compétitif, alors même que les conséquences sont lourdes sur la société : pollutions des sols, pauvreté, déforestation, travail des enfants, etc. Dans les filières de commerce équitable, ces coûts cachés sont drastiquement réduits. Dès lors, comment rendre ces entreprises engagées plus compétitives ? Comment rendre accessibles les produits équitables et durables à tous les consommateurs ?
Cinq propositions :
Lors des tables rondes, les intervenants, chercheurs, experts, distributeurs et entrepreneurs du commerce équitable ont fait émerger cinq propositions concrètes, mises au vote des participants qui seront portées par Commerce Equitable France auprès des décideurs politiques et économiques dans les mois à venir.
Il est urgent que l’Etat se dote de mesures ambitieuses qui encouragent la création de valeur sociale et environnementale. L’argent public doit être redirigé vers les filières qui concourent à l’intérêt général. Les filières engagées en ce sens ont besoin de soutiens structurants de la part de l’Etat ainsi que des mesures fiscales incitatives.
1. Un fonds « Avenir Equitable »,
sur le même modèle que le « Fonds Avenir Bio » (dans le cadre du Plan France Relance) pour accompagner le développement des filières de commerce équitable. A ce jour, le secteur ne bénéficie d’aucun soutien public structurant sur les filières françaises.
2. Un système de bonus/malus fiscal en faveur des entreprises des filières de commerce équitable
Il s’agit de rendre les entreprises à forte compétitivité sociale et environnementale plus concurrentielles face à celles qui ne relèvent pas les défis de la solidarité et de la transition agroécologique.
Les enseignes de la grande distribution, qui jouent un rôle majeur de prescripteur pour les marques comme pour les consommateurs, doivent renforcer leurs actions en faveur de la consommation responsable. Et ce, par une politique de l’offre plus volontariste et une stratégie commerciale différenciée à l’égard des marques engagées :
3. Des rayons 100% équitables dans les magasins
A l’instar de Biocoop – qui a 5 rayons 100% équitable et bio (café, cacao, thé, bananes et sucre de canne) – et de Monoprix (bananes 100% équitable et bio).
4. Des « clauses miroirs équitables » entre distributeurs et industriels équitables
Les contrats de commerce équitable entre producteurs agricoles et industriels sont caractérisés par des engagements sur les prix et sur les volumes d’une durée d’au moins 3 ans. Ces engagements de long terme pourraient être encouragés par des « contrats miroirs » équivalents entre les entreprises et les distributeurs.
5. Une contribution des enseignes de distribution au financement de l’éducation à la consommation
A travers un fonds mutualisé, les enseignes de distribution pourraient participer à la sensibilisation et l’éducation des citoyens en vue d’accompagner en profondeur la transition des modes de consommation.
Ces 3e Assises ont permis de réaffirmer les deux objectifs majeurs du commerce équitable. « Il s’agit d’une part de lutter contre la pauvreté et la précarité de la profession agricole, en France et partout dans le monde. Et, d’autre part, de donner aux producteurs les moyens d’investir dans la transformation de leurs systèmes agricoles vers des modes de production plus résilients, moins nocifs pour le climat et pour la biodiversité », rappelle Julie Stoll, Déléguée générale du collectif Commerce Equitable France.
« Il s’agit d’une part de lutter contre la pauvreté et la précarité de la profession agricole, en France et partout dans le monde. Et, d’autre part, de donner aux producteurs les moyens d’investir dans la transformation de leurs systèmes agricoles vers des modes de production plus résilients, moins nocifs pour le climat et pour la biodiversité »
Julie Stoll, Déléguée générale du collectif Commerce Equitable France
En ce sens, le Ministre de l’agriculture, Julien Denormandie, dans un message d’encouragement adressé aux participants, a réaffirmé la nécessité de « mieux répartir la valeur au profit des agriculteurs et des agricultrices car si l’agriculture est faite de passion elle ne pourra pas continuer à se développer sans rémunération. ».
Notes et références :
Retrouvez l’infographie « Le Commerce Equitable à la loupe » : https://www.commercequitable.org/wp-content/uploads/cef-alaloupe-20211125.pdf
Contact presse :
Anne Boisse
boisse@commercequitable.org